Trou ñVache qui rit ñ non.
Trou ñ† rose fanÈe ñ non.
Trou ñ beurk ñ couche-culotte ñ non.
Tu te demandes ce que je fais l‡, vingt et uniËme siËclienne ou ien. Comme je te comprends. Ma voisine aussi síinterroge. Cíest pas si souvent quíon voit la woman-next-door en escarpins, jupe longue et gants Mapa vert amande fourrager cul-par-dessus-tÍte dans les poubelles devant la grille díentrÈe. Occupe-toi de tes pelures díoignons†: je cherche MON sac-poubelle. Celui que jíai dÈposÈ ce matin dans le grand conteneur ‡ roulettes marron.
Quand je me suis aperÁue que le microbracelet tÍte de mort (si tu as plus de 18 ans et demi, tu ne peux pas comprendre ‡ quel point cíest trop ÈlÈgant) destinÈ ‡ Miss Lola et reÁu hier par la poste avait disparu†; quand, aprËs avoir soulevÈ chaque coussin du canapÈ et retournÈ la gamelle du chien, je me suis rendue ‡ líÈvidence ñ je líavais bazardÈ avec líemballage ñ, aprËs un instant díhÈsitation bÈgueule (´†je vais pas aller fouiller dans les ordures, quand mÍme†!†ª), jíai filÈ au local poubelles.
Damned†: vide†!
Sacs-poubelle et pompes vernies
Coup díúil dans la rue†: cinq bacs marron remplis ras la gueule qui font le trottoir, espÈrant le boueux. Lequel est le mien†? Regard circulaire†: pas de benne ‡ ordures ‡ líhorizon. Fissa, retour ‡ la casa, enfilage de Mapa verts, non-regardage au voisinage, direction les poubelles. Soulevage du premier couvercle.
Impression initiale†: sapristi, tous les sacs se ressemblent ñ ce joyeux marron noirasse ne míest donc pas rÈservÈ. AprËs un instant de rÈflexion†: bon sang mais cíest bien s˚r, jíai eu la judicieuse idÈe de faire líemplette derniËrement de sacs dont la fermeture se fait non par un petit lien mais en en nouant les deux anses. Ah, Áa reprÈsente encore pas loin díun sac sur deux.†Jíai des go˚ts affreusement communs en matiËre de sacs-poubelle, comprends-je avec effarement.
Tiens, les voisins qui rentrent leur bagnole. ´†íSoir mísieurs-dames.†ª Sourire dÈtachÈ de la rombiËre en Mapa rÈpartissant les immondices sur le macadam. Líimportant, cíest líair dÈtachÈ. Naturel. Je fouille avec salubritÈ, gantÈe de caoutchouc, dÈpose les sacs entre mes pompes vernies, y pratique une petite ouverture, examine le contenu, passe au suivantÖ Chi-rur-gi-cal.
Trou ñ yaourt en forme de fleur ñ non.
Trou ñ valet de trËfle orphelin ñ non.
Faire les poubelles, cíest fascinant
Quand le bac est vide, je remets tout bien proprement ‡ líintÈrieur, referme le couvercle, et recommence líopÈration avec le bac limitrophe.
Tu sais quoi, finalement, vingt et uniËme siËclienne ou ien, faire les poubelles, cíest captivant. Et puis, jíai fait cette dÈcouverte díune valeur scientifique dont je ne doute pas, bien quíelle reste ‡ dÈmontrer†: il suffit de distinguer UN truc, dans un sac plein díordures ñ UN truc et un seul ñ pour savoir síil vient ou non de chez toi. Fascinant.
Trou ñ mini-Smarties ñ nonÖ
En dehors du clodo du coin, qui prend la peine de venir me saluer, reconnaissant en moi une súur ou une concurrente bien ÈquipÈe, les passants passent et míignorent. Jíai juste un poil la trouille que les Èboueurs dÈboulent avant la fin de la partieÖ
Trou ñ crackers chouchous du petit dÈj ‡ mon JicÈ ñ ouiiiiiii†! A mi-chemin du fond du troisiËme bac. «a aurait pu Ítre pire.
Je míempare du sac, rejoins mes pÈnates, vide le contenu sur le gazon, fouille, dÈtaille, rÈpartisÖ
– Maman, euh, comment dire, tu fais quoi†?
LíhÈritier semble un rien surpris par le nouveau compost. Depuis que sa mËre síest dÈcouvert une passion pour le jardinage, de toute faÁon, il ne la reconnaÓt pas.
– Hmmm, jeÖ euhÖ je cherche un bracelet tÍte de mort. Et tiens, youpie, le voil‡, yeah†!
– Je vais me faire cuire des nouilles, tíen veux†?
Je ne míexplique pas le sentiment díenchantement victorieux qui mía habitÈe toute la soirÈe. Et qui ne me quitte pas vraiment. Comme si jíavais explorÈ sans peur et sans reproche un monde Ètrange. Le Youri Gagarine des dÈpotoirs, cíest bibi. Et puis, ce bijou a maintenant une histoire, non ? MÍme si poubellesque.
Allez, vingt et uniËme siËclienne ou ien, fais un peu gaffe o˘ tu mets tes affaires, et ´†Viens avec moi faire les poubelles, pour y trouver des choses trËs belles†ª, comme chantait Steve Waring en 33 tours quand on Ètait petits, tu te souviens†?
© Muriel Gilbert
J’adore!! t’es une meilleure mËre que moi, parce que je n’en aurai pas fait autant 🙂
te voil‡ bien courageuse… mais ‡ aucun moment tu ne parles des odeurs… les poubelles de ton quartiers sentent elles donc la rose? 😉
partir en cours avec deux sacs plastique (un poubelle l’autre identique avec des g‚teaux) faire le trajet en bus, passer la m‚tinÈ en cours et míapercevoir au moment du go˚ter collectif que je me suis trompÈe de sac: fait!
La convocation ‡ l’oral du bac ayant ÈtÈ malencontreusement jetÈe au vide-ordures, mon neveu et sa maman ont d˚ aller fouiller les poubelles le soir en bas de leur immeuble pour la retrouver avant l’oral du lendemain …avec le stress qu’on imagine! Un clodo du quartier (pardon un sdf) qui les observait s’est ÈtonnÈ de leur manËge et aprËs les avoir interrogÈs, leur a expliquÈ qu’ils s’y prenaient trËs mal pour chercher: la bonne technique consiste ‡ prendre les choses une par une d’un tas et les remettre dans un autre tas. Et la convocation a ÈtÈ retrouvÈe! Ce fut juste un peu gÍnant de la montrer au prof: elle Ètait pleine de taches de graisse!
Grande classe, vraiment. Chapeau! 🙂
eh ben dis donc, t’en as de drÙles d’occupations, toi mdr !
@ Cosmetogirl : Meilleure belle-mËre ! Encore mieux, non ? Miss Lola est la fille de mon JicÈ.
@ Cranemou : Tu as raison, j’ai oubliÈ cet aspect. En fait, Èvidemment, je n’ai pas mis le nez dedans, mais franchement, j’Ètais surprise que ce ne soit pas trop abominable. Les poubelles Ètaient fraÓches du jour, et il ne faisait pas trop chaud. «a a d˚ aider.
@ MissCZ : Moi qui suis siiiii gourmande, j’en aurais ÈtÈ malade ! Tu es retournÈe fouiller dans tes poubelles en rentrant ?
@ GeneviËve : A se demander si, dËs qu’on fouille une poubelle, ya pas toujours un clodo compatissant. Quant ‡ la convoc du bac, Áa aurait pu arriver : Miss Lola passe en cet instant mÍme l’Ècrit du bac franÁais.
@ Madame Sophie : Tu te gausses, cruelle ?
@ bbflo : On a les occupations qu’on peut. Quand on est, comme moi, de religion bordÈlique (http://www.murielgilbert.com/chroniques/je-suis-de-religion-bordelique-7/), Áa occupe en effet.
Comme Miss CZ, je suis arrivÈe plus d’une fois au lycÈe avec mon sac poub…
Sinon, j’adore l’illustration du haut, c’est tout ‡ fait toi !
Si tu faisais le tri sÈlectif, tu aurais jetÈ l’emballage avec le bracelet dans la poubelle destinÈe aux papiers et cartons, beaucoup plus appÈtissante et combien plus intÈressante ! Ils ne font pas de tri sÈlectif dans ton immeuble ? C’est le moment de le rÈclamer !
@ LÈonie Canot : Je te remercie. En effet, je me suis reconnue.
@ VÈra : Je FAIS le tri sÈlectif ! Mais l‡, l’emballage Ètait une simple enveloppe en papier un rien plastifiÈ : on ne trie pas ces emballages-l‡, chez moi. Mais je t’assure que les poubelles ordinaires sont passionnantes.
Excellent!!! J’adore les collants… T’en aurais pas trouvÈ une autre paire des fois???
Je me souviens (avec tristesse) du temps passÈ « dans les poubelles » pour retrouver le magnifique bracelet en or blanc incrustÈ de saphirs, offert ‡ la naissance de ma fille… malheureusement sans succËs… Je te comprends trËs bien!! Lol! Bious!
@ Sophie L : Je dois pouvoir t’en dÈgotter une paire dans les poubelles. Bouge pas.
@ Angie91 : Mince, si Áa se trouve tu l’avais PAS jetÈ ‡ la poubelle !
En voil‡ une histoire que je connais ! Sauf que moi ce sont les papiers de la voiture de mon DM qui sont partis (enfin c’est ce que j’ai cru) dans le vide ordures . Je vous fais gr‚ce des circonstances : ce serait trop long ! Seulement aprËs avoir passÈ toutes les poubelles de la rÈsidence au crible, sans gants et sans succËs, je me suis aperÁue que les dits papiers de voiture Ètaient restÈs… dans mon sac ‡ main !!!
Ne pas retrouver ce p*£%ß de bracelet moche t’exposait ‡ passer du rang de belle-mËre ‡ celui de mar‚tre (mÍme dÈfinition, mais la conotation n’est pas la mÍme !).
Au moins, tu fais les poubelles pour une cause noble, contrairement aux paparazzi !!
c’est une histoire vraie???
Tu l’as retrouvÈ ? Trop gÈnial !! Que celle qui n’a jamais fait Áa te jette la premiËre pierre. En tous cas, ce ne sera pas moi.
Cette Photo c’est tout toi !!
Bravo pour ta pugnacitÈ !
Ben dis donc, tu as du courage !!
retour de vacances, on rassemble toutes les chaussures dans un grand sac poubelle pour mettre dans la caravane
devines la suite………………………………..
ben oui t’as gagnÈ l’homme l’a mis ‡ la benne
on s’en est aperÁu en rentrant of course
@ Michelle pas ma tata : La prochaine fois, essayez avec des gants, vous verrez, c’est plus amusant ! (C’est quoi un DM ? deuxiËme mari ?)
@ Begonia : Je te laisse la responsabilitÈ du qualificatif pour le bracelet ! Et oui, mar‚tre, Áa rappelle tellement les contes de fÈes abominables, quelle horreur de mot !
@ Sabine : Tu me prends pour une dame comme il faut, Sabine ? Bien s˚r que c’est une histoire vraie.
@ Vivi : En fait, j’ai ÈtÈ trËs surprise que personne ne me regarde ni ne s’intÈresse ‡ moi. En dehors du clodo attentionnÈ.
@ Poulette : N’est-ce pas ? J’adore cette photo moi aussi.
@ BÈatrice : Un peu de courage… et puis aprËs, pas mal d’amusement et une grosse satisfaction (et un sujet de chronique !) : Áa vaut la peine, non ?
@ Fleur : Oh la vache. Toutes les chaussures de toute la famille ? Yen a pour un mois de salaire au moins !
Mais il ne pue pas le bracelet maintenant?
Mais quel courage, quelle abnÈgation, quel amour!!
Ce qui est drÙle c’est que hier c’est le Camarade qui se collait la tronche dans mles poubelles pour repÍcher des papiers super importants que j’avais balancÈs!!
@ TheNewMe : Ben non. Tu sais, il est minuscule, alors peut-Ítre qu’il sent, mais si peu qu’on le sent pas. Et puis, il Ètait quand mÍme dans son enveloppe.
@ Alorom : Oui, hein ? Ah, le Camarade, puisqu’il semble spÈcialisÈ, je peux te l’emprunter, la prochaine fois que je bazarde des trucs par erreur ?
Bravo! surtout en pleine rue et de t’Ítre souvenue de la poubelle…
Áa m’est dÈj‡ arrivÈ de chercher comme toi quelque chose dans la poubelle mais elle Ètait encore chez moi!
@ Carole : Je me souvenais de la poubelle, mais dans la rue, elle n’Ètait plus ‡ la mÍme place. J’ai quand mÍme d˚ en vider deux et demi !
Oups dÈsolÈe, faut dire je prends le train en marche…
@ Cosmetogirl : Ya pas d’bobo 🙂
( sur l’air de l’arlÈsienne)
Viens avec moi ramasser du crottin
prends le p’tit seau, moi je prendrai la pelleu
Nous ramass’rons les + frais du matin
Car le crottin, c’est vit’ malsain…
La suite ‡ votre inventivitÈ.
@ CÈquiaile : Dommage, yavait pas de crottin, dans mes poubelles…